C'est à la sortie de l'avant-première du curieux film d'Ivan Chaumeille, Avec François Châtelet, un voyage différentiel, que j'ai eu cette discussion. Savoir si le public de cinéma présent sur Internet est aussi un public de cinéphiles, ou s' il se contente d'absorber, de stocker ou d'effacer les films qu'il regarde. Mon amie Rita Bukauskaite, m'affirme que pour elle sur Internet il n'y a que des cinéphages voraces. Internet ne serait donc pas un lieu de cinéphilie.
Pourtant l'histoire d'Internet commence par une histoire de cinéma avec la publication le 17 Octobre 1990 (avant même le premier logiciel pemettant de naviguer sur le web Mosaic), des premières listes de films et de crédits créées par le futur fondateur de l'Internet Movie Database (IMDB), le très discret Col Needham. Rapidement le forum s'étoffe et accueille les données concernant près de 10.000 films et séries télévisées. Nous sommes en 1990 et le web n'existe pas encore. Jusqu'en 1993 le forum rec.arts.movies movie database, s'étoffe. Les premières recherches se font par emails. Vous envoyez votre question au forum, vous obtenez un email de réponse. La première version web et graphique de IMDB est hébergée sur les serveurs de l'Université de Cardiff (Pays de Galles). En 1997 la base données est cent fois plus vaste qu'en 1990. Aujourd'hui, IMDB reçoit la visite de 100 millions de visiteurs par mois, fait partie du giron du groupe de Jeff Bezos Amazon et vient de fêter ses 20 ans de service.
Il y a vingt ans, une poignée de cinéphiles a donc créé ce qui est auourd'hui le site de référence du 7eme art pour le grand public et les professionnels du cinéma. Mais IMDB ne pense pas, n'analyse pas et donc ne peut critiquer, argumenter, défendre, attaquer, mettre en perspective... La critique cinéma est-elle morte le 17 Octobre 1990 ?...
IMDB a fait réaliser pour son anniversaire de nombreux témoignages d'acteurs, réalisateurs et actrices sur le cinéma. Ici l'actrice Blake Lively (née à Tarzana (!) en 1987) héroïne de Green Lantern (2011)
Je ne pense pas que la cinéphilie est morte et que Imdb soit le seul responsable de la cinéphagie. C'est encore la question de l'offre et de la demande. Aux écoles, l'enseignement est basé plus sur l'écriture et pas beaucoup sur l'image. Souvent même les critiques voient les films au premier dégrée sans se fatiguer à décrypter l'image. La cinéphilie se perd et sa transmission se fait de plus en plus difficile.
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