A l'heure ou sort sur les écrans le remake de Jean Pierre Melville "Le deuxième souffle" par Alain Corneau. J'ai fouillé un peu sur Youtube pour savoir ce qu'il y avait sur le réalisateur du "Cercle Rouge", du "Samouraï" et de "Deux hommes dans Manhattan", influence majeur de John Woo et de Quentin Tarantino, entre autre. J'ai trouvé cet interview d'Alain Delon dans laquelle il parle de Jean Pierre Melville et du "Samouraï", à cette époque Delon est déjà une star il a tourné "Le Guépard" de Visconti et "Plein soleil" et il nous donne une lecture du film de Melville, très très personnel...
Wednesday, October 24, 2007
Wednesday, October 17, 2007
Utopiales
C'est à la fin du mois d'Octobre la 8eme édition du Festival International de Science fiction de Nantes, les Utopiales. Salon du livre, BD, tables rondes et projections de films inédits en France. Les Utopiales, c'est un des très rares Festival International consacré à la SF en France. "J.G Ballard l'oracle de Shepperton" y sera projeté Dimanche 4 Novembre, précédé d'une table ronde sur l'auteur de "Crash". La thématique du festival de cette année est "Climats". Si vous êtes dans le coin, venez vous y ressourcer...l'ambiance y est toujours plus que sympathique.
Friday, October 12, 2007
Tuesday, October 09, 2007
Aérolithe
J'ai découvert récemment, le livre de Davis Grubb "La nuit du chasseur" paru aux Etats-Unis en 1955. L'année de sa sortie il est adapté par Charles Laughton au cinéma. Je ne pensais pas retrouver à la lecture du livre les mêmes vibrations qu'au spectacle du film de Laughton, et pourtant tout y est. La lumière, les mains tatoués, la présence des animaux sauvages, la Lune, l'angoisse et la nuit. Le film est extrèmement fidèle au livre. Totalement. A l'époque de sa sortie le livre est finaliste pour le National Book Award, à sa sortie en salle le film lui n'est pas vraiment un succés. Par curiosité, j'ai recherché quelques critiques de l'époque de sa sortie en France. Depuis, "La nuit du chasseur" est devenu un grand classique...le diamants sont éternels...
Truffaut le trouvait quasi ridicule : "La Nuit du chasseur n'est malheureusement pas le film génial espéré avec un tel scénario. La mise en scène, quoique riche de nouveautés, titube du trottoir nordique au trottoir allemand, s'accroche au bec de gaz expressionniste et ne parvient pas à traverser dans les clous plantés par Griffith. Que de feux rouges brûlés et de policemen renversés ! Déplorons encore quelques défaillances de la direction d'acteurs, quelques facilités et l'attendrissement final, odieux." François Truffaut Arts, 23 mai 1956
La même année un autre critique André Labarthe présente le chef-d'oeuvre : Telle qu'elle se présente, avec ses images issues de l'Expressionnisme sans en avoir l'alibi chronologique (dues à Stanley Cortez, l'opérateur de La Splendeur des Amberson), La Nuit du Chasseur est le film de l'enfance. Outre Lautréamont, je ne vois que Bellmer (...) ou Michaux (...) pour rendre une atmosphère semblable de sexualité angoissée.
André S. Labarthe Cahiers du Cinéma n°60, juin 1956
Enfin, voilà ce que pensait quelques années plus tard Serge Daney :
Tout le cinéma en un film. La Nuit du chasseur est l’un des films les plus étranges et les plus beaux du cinéma américain. Le mot qui revient le plus souvent à son propos est " aérolithe ". En effet, il reste l’œuvre unique de l’acteur Charles Laughton qui, fort du feu vert du producteur Paul Gregory, fit le film à son idée sans tenir compte des canons du récit hollywoodien. Film hors norme, La Nuit du chasseur traverse tous les genres, mais ne se plie à aucun en particulier. En faisant confiance à Stanley Cortez (pour l’aspect visuel du film) et à Robert Mitchum (pour la composition du rôle de Harry Powell), en dirigeant les enfants non comme des petits singes mais comme de vraies personnes, en alternant les styles et les figures, en inventant un temps paradoxal qui est autant celui de la flânerie mythologique que celui du film policier, en se permettant, à travers Lillian Gish, un hommage à Griffith et aux débuts du cinéma, Laughton réussit en un sens le premier film " cinéphile " du cinéma, à la fois très cultivé et totalement innocent. C’est sans doute pourquoi La Nuit du chasseur (qui n’eut à sa sortie qu’un succès d’estime) ne deviendra que progressivement le film phare qu’il est aujourd’hui. Très peu de films, en effet, donnent ce sentiment de se situer à la fois en amont et en aval du cinéma et d’en dominer toute l’évolution.
Serge Daney
Truffaut le trouvait quasi ridicule : "La Nuit du chasseur n'est malheureusement pas le film génial espéré avec un tel scénario. La mise en scène, quoique riche de nouveautés, titube du trottoir nordique au trottoir allemand, s'accroche au bec de gaz expressionniste et ne parvient pas à traverser dans les clous plantés par Griffith. Que de feux rouges brûlés et de policemen renversés ! Déplorons encore quelques défaillances de la direction d'acteurs, quelques facilités et l'attendrissement final, odieux." François Truffaut Arts, 23 mai 1956
La même année un autre critique André Labarthe présente le chef-d'oeuvre : Telle qu'elle se présente, avec ses images issues de l'Expressionnisme sans en avoir l'alibi chronologique (dues à Stanley Cortez, l'opérateur de La Splendeur des Amberson), La Nuit du Chasseur est le film de l'enfance. Outre Lautréamont, je ne vois que Bellmer (...) ou Michaux (...) pour rendre une atmosphère semblable de sexualité angoissée.
André S. Labarthe Cahiers du Cinéma n°60, juin 1956
Enfin, voilà ce que pensait quelques années plus tard Serge Daney :
Tout le cinéma en un film. La Nuit du chasseur est l’un des films les plus étranges et les plus beaux du cinéma américain. Le mot qui revient le plus souvent à son propos est " aérolithe ". En effet, il reste l’œuvre unique de l’acteur Charles Laughton qui, fort du feu vert du producteur Paul Gregory, fit le film à son idée sans tenir compte des canons du récit hollywoodien. Film hors norme, La Nuit du chasseur traverse tous les genres, mais ne se plie à aucun en particulier. En faisant confiance à Stanley Cortez (pour l’aspect visuel du film) et à Robert Mitchum (pour la composition du rôle de Harry Powell), en dirigeant les enfants non comme des petits singes mais comme de vraies personnes, en alternant les styles et les figures, en inventant un temps paradoxal qui est autant celui de la flânerie mythologique que celui du film policier, en se permettant, à travers Lillian Gish, un hommage à Griffith et aux débuts du cinéma, Laughton réussit en un sens le premier film " cinéphile " du cinéma, à la fois très cultivé et totalement innocent. C’est sans doute pourquoi La Nuit du chasseur (qui n’eut à sa sortie qu’un succès d’estime) ne deviendra que progressivement le film phare qu’il est aujourd’hui. Très peu de films, en effet, donnent ce sentiment de se situer à la fois en amont et en aval du cinéma et d’en dominer toute l’évolution.
Serge Daney
Thursday, October 04, 2007
Satellite of love
A 19h28 exactement aujourd'hui, le 4 Octobre 2007, cela fera cinquante ans jour pour jour que les soviétiques ont envoyé le premier satellite artificiel, Spoutnik, dans l'espace. Je ne saurais trop vous conseiller la lecture d'un ouvrage de mon ami Jacques Barberi qui vient de sortir "Les années Spoutnik" aux editions Naïve/Arte. Ainsi que le documentaire inspiré de l'histoire, diffusé sur Arte Samedi à 20h45. Il y raconte (très bien) l'histoire des frères italiens Achille et Giambattista Judica Cordiglia maîtres es capteurs de message intersidérants dans les années 50 à Turin et créateurs de la première télévision privée italienne.
En attendant, une interprétation libre de "Satellite of Love" de Lou Reed, par Joahna et Monica, ou alors Sarah et Barbara... enfin bref je sais plus...
En attendant, une interprétation libre de "Satellite of Love" de Lou Reed, par Joahna et Monica, ou alors Sarah et Barbara... enfin bref je sais plus...
Tuesday, October 02, 2007
John Cusack et Naomi Klein
Le nouveau bouquin de Naomi Klein vient de sortir aux Etats-Unis "The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism", elle est en promo actuellement. Elle vient de réaliser cette interview avec l'acteur américain John Cusack, particulièrement excellent dans le rôle de Craig Shwartz anti-héros de "Being John Malkovich". Interview sur le comptoir. C'est toujours assez exotique (particulièrement en France) de voir une économiste et une star d'Hollywood discutant en tête à tête de l'avenir économique du monde. Les acteurs français auraient-ils un tramway marketing de retard, ou sont-ils nuls en économie ?.
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